dimanche 26 avril 2009

Programmme de la journée du 17avril à Uzès et compte rendu à la suite

Psychiatrie, le mal entendu ?

« Loup y es-tu ? M’entends-tu ? »
« Je mets ma blouse… »

« Loup y es-tu ? M’entends-tu ? »
« Je mets mon badge… »

« Loup y es-tu ? M’entends-tu ? »
« Je mets mon bracelet … ! »

Permettre à chacun de prendre la mesure de la gravité
de la situation actuelle des pratiques en psychiatrie, tel est l’objectif de cette après-midi. Associée à une démarche de formation continue, ce temps commun de réflexion propose de réunir les professionnels de l’établissement autour d’une actualité qui fait parler d’elle et d’un devenir en question.

Dans un contexte de mise à mal de la clinique, où le sujet disparaît pour son symptôme,
où le risque de dérive sécuritaire est énoncé,
il est important que chaque professionnel puisse interroger l'histoire de la psychiatrie et des valeurs qui la fondent.
Il est important de retrouver l’élan pour les défendre.

Vendredi 17 Avril 2009 de 15h à 19h - Salle Agora
Mas Careiron - Uzès


15h15 - Présentation : Sylvie Prieur, Psychologue clinicienne, Mas Careiron 30

15h30 - « Levée de rideau » sur la parole d’un soignant,
par Madeleine Convent, Infirmière - Mas Careiron 30

15h45 - « Histoire de la psychiatrie et formation des soignants »
par Yves Gigou,  ancien Cadre Supérieur de Santé - formateur Cemea

- débat

16h30 - « Quel engagement personnel dans le collectif ? (les enjeux du
rapport Couty) » par Serge Klopp, Cadre de Santé - Maison Blanche 93

- débat

17h30 - « Je ne suis pas une technicienne. Nouage de la clinique du sujet avec la clinique institutionnelle » par Simone Molina, Psychanalyste-
Psychologue clinicienne - Montfavet 84

- débat

18h15 - « Etat des lieux et de la mobilisation en cours » par Hervé Bokobza, Psychiatre - St Martin de Vignogoule 34

- débat et conclusion

19h15 - buffet à bâtons rompus


modératrices : Hanna Slomczewska, psychiatre et Sylvie Prieur - Mas Careiron
Intervenant de la salle : Paul Machto, psychiatre - Ville Evrard 93

Avec Bernard Babkine, écrivain, en lecteur des « lettres au président »



samedi 25 avril 2009

« Psychiatrie, le malentendu ? »

Vendredi 17 avril 2009 au Mas Careiron (CH Uzès 30) : le p'tit compte-rendu.

« C’était le 17, nous étions 89 * »

Une assemblée-forum (concoctée sans mollir, en l’espace d’un mois), pensée comme une rencontre inaugurale, associée à la formation continue, avec, sans sous-entendu, le lancement d’un collectif local à la fin de la journée : Se rassembler (fait devenu trop rare entre les personnels) et prendre le temps de penser face aux réformes menées au pas de charge.

Une présentation et 5 interventions d’un quart d’heure ont déroulé le fil de l’actualité et des mesures en cours, analysé les conséquences sur les pratiques et redéployé, chacun sa manière, les valeurs qui nous sont chères, de celles qui fondent le travail dans la rencontre avec la folie : Etats des lieux/Etats d’esprits.

Merci aux intervenants : Yves Gigou, Serge Klopp, Simone Molina, Hervé Bokobza, du collectif « Nuit sécuritaire », ainsi qu’à Madeleine Convent, infirmière au Mas Careiron.

5 interventions suivies de débats et scandées par une lecture à voix haute de lettres choisies, adressées au président de la république. Les lire, c’est une chose, les entendre, c’en est une autre. Merci à Bernard Babkine (écrivain, critique littéraire, président du festival Uzès-Danse) qui les a mises en voix ainsi qu’à Emmanuel Natali (infirmier) qui a aussi prêté la sienne.

Interroger le politique, garder le lien avec la clinique, tel fut l’angle d’attaque de cette après-midi et le point commun de ces approches.

Interventions et débats :

De « comment en est-on arrivé là ? » à « comment résister ? », nous vous passons les détails (nous vous invitons à lire d’ici quelques jours, le compte rendu plus détaillé sur le blog).

L’accent fut mis sur la nécessité au quotidien, de se tenir, coûte que coûte, auprès des patients, de rester des cliniciens. Oser dire « je »(S.Klopp), oser dire « non » face aux dérives (du langage gestionnaire « désincarnant » par exemple ; face aux temps de parole, de réunion « confisqués »etc…)

« La fonction soignante n’est pas une technique mais implique une éthique et la nécessité de faire appel à sa propre créativité dans le travail. »(S.Molina) Seule garantie pour rester sujet et le garantir de même, à celui qu’on accueille.

Pour cela : s’appuyer sur le collectif dont la création fut proposé à l’issue des débats, être à plusieurs, se sentir soutenu dans cette reprise de parole.

La création du collectif 17/89 :

Si le coup pouce « formation continue » était là pour faciliter la reconnaissance (d’une réflexion nécessaire) et la venue des personnels, la suite, c’est bien évidemment de tenir ce collectif hors des sentiers balisés de la formation - liberté oblige - celle notamment de l’ouvrir à tout citoyen, qui se sent concerné par les questions de santé mentale, de près ou de loin, patients compris.

Projet de blog (d’ici 15 jours) avec lien réciproque - site Nuit sécuritaire. A suivre donc.

Au final :

Une journée conçue, donc, pour que chacun puisse entendre et cueillir « ce que bon lui parle ».

Une belle bibliographie de textes et livres cités à l’appui de la réflexion, pour approfondir.

Un succès local, enfin, en ce vendredi après-midi, de vacances. Une salle comble et attentive, qui l’est restée jusqu’à 19h30. Et le passage tout aussi attentif du directeur, M.Blachère.

Des retours positifs en provenance des personnels, bien décidé à poursuivre les échanges.


* Le compte est bon : vé-ri-di-que ! L’inconscient révolutionnaire tout de même.. !

Pour aller sur le site de la nuit sécuritaire cliquez sur le lien: l'appel des 39

vendredi 24 avril 2009

Bibliographie

L'intervention d'Yves Gigou était ponctuée de références bibliographiques, les voici:

La déprime des opprimés

Enquête sur la souffrance psychique en France, 

Patrick COUPECHOUX, 


Des millions de personnes souffrent aujourd’hui d’anxiété, de phobies, de dépression. La souffrance psychique est devenue massive et elle touche toutes les catégories de population. Au-delà des chiffres, quelles sont les causes de ce phénomène ? Que dit-il du fonctionnement de notre société ? 

Pour répondre à ces questions, Patrick Coupechoux a mené une enquête auprès de ceux qui souffrent et de ceux qui soignent. Toutes les personnes qu’il a rencontrées, cadres de multinationales, ouvriers, médecins du travail, psychiatres, syndicalistes…en témoignent : au coeur de la souffrance, il y a le travail et ses nouvelles organisations, la disparition des collectifs, la mise en concurrence des individus, l’épée de Damoclès de la précarité et de l’exclusion et, au bout du compte, l’isolement. Au-delà de l’entreprise, il y a une société qui a fait disparaître les anciennes solidarités, au profit d’un « homme économique », individu du marché, libre et performant. Une société qui maltraite de plus en plus le Sujet, livrant celui-ci à une véritable « pathologie de la solitude ». 

« […] Cet ouvrage propose un parcours empirique et intellectuel de grande ampleur » écrit Christophe Dejours dans sa préface. Un ouvrage dont l’originalité est de montrer que la souffrance est « un opérateur d’intelligibilité irremplaçable de la condition humaine et de la société ». 

Patrick Coupechoux est journaliste indépendant. Il a récemment publié, au Seuil, Un monde de fous (2006), une enquête sur la folie en France, qui est devenue une référence. 

Préface de Christophe Dejours. 


Site: 
Editions du Seuil 

La revue Cités N° 37 - 2009
L'idéologie de l'évaluation
La grande imposture

voir à cette adresse: Cités

Dans la nuit de Bicêtre
Marie Didier

Connaissez-vous Jean-Baptiste Pussin ?
La lecture de ce livre remarquable vous permettra de le découvrir.
Allez faire un tour en cliquant sur ce lien: Jean-Baptiste Pussin

Un monde de fou
Comment notre société maltraite ses malades mentaux
Patrick Coupechoux

Le premier livre de Patrick Coupechoux, indispensable !
Un commentaire sur ce lien: Un monde de fou